Au début, il y avait l’écran, puis le skateboard est venu, avec sa quête de la perfection qui appelle autant à la modestie qu’à la persévérance. C’est sur ce champ de bataille fait de marches et de trottoirs que le jeune Carcassonnais a fait ses armes. Animé depuis par une passion pour l’image, il plonge de tout son être dans ce moyen d’exprimer des sentiments qu’il a du mal à laisser sortir autrement. Baigné de la culture créative et esthétique du clip, il aspire l’air du temps pour en expirer sa propre matière. Il est un observateur permanent du déroulement des choses. La musique tisse aussi chez lui le fil de montages traversés d’une sensibilité qui peine à se cacher sous l’ombre de sa casquette. Attaché au format court avec lequel il réussit à transmettre l’essence du message ; il se lance sans garanti dans l’ambitieux projet du Grand Saphir, un documentaire spontané sur l’aventure d’Emmanuel Laurin qui nage entre Marseille et Toulon en ramassant les déchets marins. Ce qui ne devait être qu’une prise d’image partielle devint un film plébiscité en festival, multidiffusé et utilisé dans les écoles pour sensibiliser la future génération. Ce succès d’estime fut aussi le déclic pour Jérémi bien décidé à consacrer davantage de temps à des projets qui ont du sens. Dernier exemple avec son périple à vélo pour réaliser le projet Ordinaire : 2000 kilomètres au début de l’hiver sur un vélo de 62 kilos, pour sortir 4 portraits et un 52 minutes ; ça en dit long sur l’énergie du bonhomme.
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@jeremi_stadler
Le grand saphir (2017) – Maderando (2021) – Wheels of Glasgow (2021) – Ordinaire (2022)