Où c’est ici ? Qui c’est la Garonne ? Deux petites questions existentielles qui découlent d’une sensibilisation à la protection du fleuve et qui nous ont fait remonter jusqu’aux monts maudits où l’hydrologue Norbert Casteret y déversa en 1931 de la fluorescine afin d’en identifier la source. Commence alors une remontée photographique à la rencontre de ses riverains et de l’inévitable plastique. A l’image des expérimentations manuelles et crépitantes de Joachim Sontag qui animent la surface argentique, les histoires surgissent hasardeuses au détour d’entretiens spontanés. Garona, une sorte de micro trottoir de rivière où on parle fonte du glacier, angoisse du camping, entretien des poumons et crevettes apéritives. D’abord discrète, puis sauvage, pour finir avachie dans l’estuaire, la Garonne dévoile son émotion sous-marine grâce aux créations hydro phoniques de Mathias Guilbaud qui transforme la matière sonore en une sensation sourde et préoccupante, l’angoisse du vivant dirons-nous. Et Salut aussi à l’artiste Brokovich qui dépose dans le skatepark de Darwin un clin d’œil à la théorie de l’évolution en peignant deux esturgeons jumeaux. Un saint bowl d’équilibre, de tiraillement aussi, entre habitat naturel et viles habitudes qui nous invite à décider de quel côté on va pencher la tête. En attendant, nous voici toujours en équilibre fragile sur la crête.
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Film photographique
Avec le soutien du fonds développement durable Eau Bordeaux Métropole
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Projection et performance live dans 3 Tiers lieu : Les herbes Folles (Toulouse), Darwin (Bordeaux), Le Vaisseau (Nîmes).